Ce qu’il faut vraiment comprendre de l’étude SAVE

Contenu publié le : 2 septembre 2016 et modifié le: 2 septembre 2016

coeur

Une étude du sommeil rapportée par Science et Avenir (ici) pose la question de l’efficacité de la PPC chez les patients atteints d’un syndrome d’apnée du sommeil (SAS). Hélas, leur titre accrocheur « Le traitement des apnées du sommeil ne réduit pas le risque cardiaque » laisse penser que le traitement par PPC n’a aucune efficacité dans la prévention des troubles cardiaques ce qui n’est heureusement pas exact .

Pour les patients atteints d’un SAS sévère sans autre pathologie de très nombreuses études ont fait la preuve d’une diminution des troubles cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux avec une bonne utilisation de la machine. Ce fait n’est plus à démontrer : utilisez votre machine, elle peut vous sauver la vie !

Mais l’étude SAVE portait sur des patients SAS déjà atteints de troubles cardiaques ou cérébrovasculaires (par exemple des patients qui ont eu un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde).
Les investigateurs ont essayé de répondre à une question importante : les patients associant un SAS et une pathologie cardiaque ou cérébrovasculaire mais sans symptôme de SAS (pas de somnolence), ont-ils moins de risque de refaire  une complication cardiaques ou cérébrovasculaires s’ils sont traité par machine ?

Le SAS a été dépisté chez des patients qui ont été  divisé en 2 groupes. La moitié a reçu une machine de PPC en plus du traitement médical habituel, l’autre moitié n’a pas eu de machine de PPC.  Pour des raisons éthiques, les patients présentant une baisse importante en oxygène  lors des apnées étaient exclus.

Comme beaucoup d’études complexes, le recrutement a été difficile et malgré les 89 centres répartis sur 7 pays, les investigateurs ont dû travailler avec moins de patients que ce qui était prévu initialement. Pire, malgré leurs efforts, l’observance de ces patients a été très mauvaise : une moyenne de 3,3 heures par nuit. Or on sait que les bénéfices de la machine augmentent avec la durée d’utilisation, et dans cette population de patients chez qui le cœur et/ou le cerveau est déjà atteint on peut imaginer qu’avec une utilisation aussi faible, les effets de la machine étaient insuffisants.

Peut-on dire pour autant que la machine n’est pas efficace dans cette population ?
D’après l’étude SAVE, oui, si la machine n’est pas utilisée suffisamment, mais pour les patients qui utilisent la machine  plus de 4 heures par nuit des résultats positifs (mais pas statistiquement significatifs) ont été démontrés. Même si la machine n’a pas prouvé son rôle de sauveur de cœurs et de cerveaux dans cette étude, les patients traités ont été moins déprimés, plus éveillés et ont eu une meilleure qualité de vie.

En résumé : Même si vous avez déjà fait des troubles cardiovasculaires utilisez votre machine du mieux possible , si elle ne vous sauve pas la vie, elle améliorera votre qualité de vie !

Si vous avez des questions sur votre traitement pour le syndrome d’apnées du sommeil, nos spécialistes répondent à vos questions sur notre forum

Dr Sarah HARTLEY
Médecin coordonnateur du Réseau MorphéeEnregistrer