Bruit et sommeil : dormir au calme est bon pour la santé

Contenu publié le : 18 octobre 2022

Les 27 et 28 septembre se tenaient les assises nationales de la qualité de l’environnement sonore, le Réseau Morphée était présent, et s’est particulièrement intéressé aux conséquences du bruit sur le sommeil.

bruit et sommeil ne font pas bon ménageNous vivons dans un environnement sonore que nous appelons bruit quand il devient gênant. En dormant, nous gardons une sensibilité aux sons et toute la chaine du système auditif fonctionne. Le cerveau traite ce qu’il reçoit en fonction de l’intensité du son mais aussi selon le sens qu’il prend pour le dormeur. L’appel de son nom, un pleur d’enfant, la sirène d’un véhicule prioritaire sont reçus pendant le sommeil et traités par le cerveau comme autant de signaux permettant au dormeur de réagir et adapter son comportement , se rendormir, se lever pour aller voir l’enfant ou se protéger en cas de bruit signifiant un danger.

L’exposition prolongée ou intense au bruit entraine de fortes altérations du sommeil :

Le sommeil exposé au bruit est de durée plus courte avec des difficultés d’endormissement, des éveils prolongés la nuit ou un réveil prématuré. Les études en laboratoire avec des enregistrements polysomnographiques montrent de nombreux changements de stade du sommeil toujours dans le sens d’un allègement alors même que ces modifications ne sont pas perceptibles par le dormeur. De plus, une activation cardio-vasculaire (accélération cardiaque, constriction des artérioles) s’observe pour des niveaux relativement bas de sons montrant que l’organisme «entend» le bruit même si le dormeur ne réagit pas de façon significative.

Le dormeur peut s’habituer à la gêne liée au bruit mais son organisme ne s’habitue pas :

Dans la durée, on peut avoir le sentiment de s’habituer au bruit de la rue, des trains ou des avions ; cependant, le niveau sonore, le type de bruit selon qu’il est continu ou par émergence (accélération bruyante d’une moto, décollage d’un avion) ne produit pas les mêmes effets d’habitation et même si la gêne diminue, les études ont montré que l’habituation sur le plan physiologique est incomplète, notamment concernant les effets cardiovasculaires de l’exposition au bruit. Cette non-habituation physiologique au bruit pendant le sommeil joue très certainement un rôle dans les effets à long terme du bruit sur la santé.

Une meilleure protection du sommeil :

Au-delà de la nécessaire politique de lutte contre le bruit qui revient aux pouvoirs publics, les comportements individuels méritent attention. Il faut savoir se protéger et protéger les autres du bruit, garder à l’esprit que laisser un fond sonore quand on s’endort a des effets physiologiques sur l’organisme et à terme des effets néfastes sur la santé. Une très récente enquête (résultats à paraître) menée par l’Agence Régionale de Santé en Ile de France (ARS IdF), et le Centre d’information sur le bruit (CidB) dans le cadre du PRSE3[1] indique que 17% des collégiens s’endorment avec leurs écouteurs sur les oreilles, sans avoir forcément réglé le sleep timer de leur smartphone. Des actions de prévention sont menée, notamment par le CidB[2] dont c’est la mission ; actions qu’il revient à chacun d’entre nous de s’approprier.

 

tableau des niveaux sonores

Tableau des niveaux sonores en dB(A) avec légende : Les dernières lignes directrices relatives au bruit dans l’environnement (OMS pour la région Europe 2018) recommande, en ce qui concerne le bruit nocturne, de réduire les niveaux sonores à moins de 45 dB Lnight pour le transport routier, 44 dB Lnight pour le traffic ferroviaire et 40 dB Lnight pour le transport aérien. Un niveau sonore nocturne supérieur à ces valeurs est associé à des effets néfastes sur le sommeil. Concernant les éoliennes, les données sont encore insuffisantes (Lnight indice de mesure de bruit pendant la nuit).

 

[1] 3ème plan régional de santé en Ile de France : https://www.ile-de-france.prse.fr/action-4-2-proteger-les-jeunes-franciliens-des-a51.html

[2] https://www.bruit.fr

 

Cliquez ici pour consulter tous nos articles de blog.

 

Partagez ce contenu :