L’OAM – une bonne alternative pour le traitement du SAHOS

Contenu publié le : 7 juillet 2016 et modifié le: 13 juillet 2021

Actuellement 8 000 à 10 000 personnes ont été remboursées en 2013 pour leur traitement par orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) alors que l’on estime que la population qui pourrait en bénéficier serait plutôt entre 48 000 et 72 000 personnes.

oam

La langue bloque le passage de l’air. L’OAM permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil ce qui libère le passage de l’air au niveau du pharynx.

 

Comment fonctionne le traitement par OAM ?

Le traitement par orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) est une alternative mécanique au traitement par ventilation par pression positive continue. Les dernières études montrent qu’il n’y a pas d’infériorité au traitement par orthèse par rapport au traitement par PPC dans les indications adéquates.

L’orthèse se présente comme un appareil dentaire, généralement en deux parties, ajustées l’une sur le maxillaire supérieur, l’autre sur le maxillaire inférieur. Un système de petit levier relie les 2 parties de l’orthèse avec pour objectif d’avancer la mâchoire inférieure, de telle sorte que le massif de la langue soit poussé vers l’avant, dégageant le fond de la gorge et ouvrant les voies aériennes supérieures pour un meilleur passage de l’air. Il est recommandé d’utiliser des orthèses faites sur mesure.

L’OAM est-elle prise en charge ?

La prise en charge par la sécurité sociale est assurée après une entente préalable remplie par le médecin prescripteur lors de la première prescription et à chaque renouvellement. La prise en charge de l’orthèse d’avancée mandibulaire est assurée pour le traitement du SAHOS sévère (index d’apnées/hypopnées -IAH- supérieur à 30 ou bien IAH compris entre 5 et 30 associé à une somnolence diurne sévère) et en deuxième intention après refus ou intolérance d’un traitement par pression positive continue (PPC).
Le diagnostic du SAHOS et donc l’IAH se fait à partir d’un enregistrement nocturne soit par polysomnographie ou par polygraphie ventilatoire.
Attention, toutes les orthèses ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie !
(Orthèses d’avancée mandibulaire prises en charges : Narval (ResMed), SomnoMed (AMO), Tali SAS (Tali) Fulcrum (OHA) et OPM4J).

 

narval resmedorthèse Narval de Resmed

      oam somnomed

oam tali

 

La prise en charge de l’OAM exclut par contre la possibilité de prise en charge d’un traitement par pression positive continue (PPC) en même temps. Pour les patients qui souhaitent bénéficier des deux dispositifs, cela est possible (si bien sûr il existe un intérêt clinique) par contre un des deux dispositifs sera à la charge complète du patient (par exemple un patient sous PPC qui préfère avoir une OAM lors de déplacement).

Comment s’en faire prescrire ?

La prescription de cette orthèse nécessite la collaboration entre un spécialiste du sommeil (diagnostic, traitement, suivi) et un praticien ayant des connaissances à la fois sur le sommeil et sur l’appareil oro-mandibulaire. Ces spécialistes sont en général des dentistes, des ORL, des stomatologues ou des chirurgiens maxillo-faciaux.

L’acte dentaire réalisé pour l’OAM est très important et comporte différentes étapes :

  • La recherche de contre-indication avant la prescription de l’orthèse
  • La prise d’empreintes pour la fabrication
  • La mise en bouche
  • La phase de titration pour rechercher l’avancée la plus adaptée en fonction de l’anatomie du patient et de l’enregistrement nocturne
  • La surveillance des effets secondaires et un suivi semestriel.

L’efficacité de l’OAM doit être contrôlée dans un délai maximum de 3 mois après la première utilisation, soit par une polygraphie ventilatoire, soit par une polysomnographie. Le suivi reste ensuite rigoureux et se fait de manière semestrielle.
Il permet notamment de rechercher des obstacles à la poursuite du traitement comme :

  • La sensation de tension au niveau des dents
  • Des douleurs dans les mâchoires
  • L’hyper salivation ou sécheresse buccale
  • Le saignement des gencives
  • Des bourdonnements d’oreilles
  • Le déplacement des dents

Informations complémentaires :

L’orthèse est garantie 1 an.
Le renouvellement de l’orthèse n’est possible qu’à l’issue d’une période de 2 ans. Elle est conditionné par la démonstration son efficacité (c’est à dire devant une amélioration des symptômes et la diminution d’au moins 50 % de l’IAH sur la polysomnographie de contrôle sous OAM par rapport à l’enregistrement fait avant traitement) ainsi que du respect du suivi odontologique.
Tout renouvellement anticipé de celle-ci nécessite un argumentaire de la part du prescripteur.

Pour l’instant au niveau du remboursement, l’orthèse en elle-même est remboursée sur la base de 339 euros. Il faut ajouter à cela la prise en charge faite par le spécialiste de l’appareil manducateur ; cela varie en fonction du secteur du spécialiste (secteur 1 ou secteur 2, conventionné honoraires libres) et donc du dépassement réalisé.
Face à ces disparités, une revalorisation de la prise en charge par la sécurité sociale a été annoncée mais elle est encore attendue. Cette mesure aura pour but de proposer un forfait fixe pour la prise en charge par spécialiste de l’appareil manducateur pour ce type d’acte, ainsi qu’uniformiser la prise en charge des orthèses d’avancée mandibulaire.

(source : journal officiel de la république française Arrêté du 28 octobre 2008 relatif à l’inscription de l’orthèse d’avancée mandibulaire O.R.M. des laboratoires NARVAL SA au chapitre 4 du titre II de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale 31 octobre 2008 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 44 sur 141)

Dr Céline Martinot – médecin coordonnateur du Réseau Morphée

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