Peut-on communiquer avec son environnement quand on dort ?

Contenu publié le : 18 octobre 2023

C’est une légende urbaine assez connue, il est possible de répondre à des questions dans son sommeil. Si subir un interrogatoire alors que nous sommes endormi relève de l’impossible, il semble qu’il y a tout de même une part de vérité derrière tout ça.

Comment évaluer l’influence de stimuli lorsque l’on dort ?

Nous avons souvent tendance à penser que lorsque nous tombons dans les bras de Morphée et commençons à rêver, notre cerveau est complètement déconnecté. Pourtant, il semble que la réalité soit plus complexe et que la frontière entre l’état de veille et de sommeil soit bien plus poreuse qu’à première vue.

Pour évaluer dans quelle mesure il existe une perception de notre environnement au cours du sommeil, une équipe de chercheurs, menée par la Dr Delphine Oudiette, chercheuse à l’Inserm, la Pr Isabelle Arnulf (Sorbonne Université, AP-HP) et le Dr Lionel Naccache (Sorbonne Université, AP-HP) au sein de l’Institut du Cerveau, a conduit une étude comparative entre des volontaires sains et des narcoleptiques.

En effet, les personnes souffrant de narcolepsie ont notamment la particularité de faire beaucoup de rêves lucides (rêves dans lesquels le dormeur se rend compte qu’il rêve et qui lui permet de le modifier plus ou moins). Les participants ont été invités à faire une sieste durant laquelle une voix leur dicterait une liste de mots, certains vrais, d’autre inventés. Les participants devaient réagir en souriant ou en fronçant les sourcils pour les classer.

Nous pouvons « répondre » dans notre sommeil

Suite à cette étude, l’équipe de chercheurs a ainsi pu montrer que les participants étaient capables de comprendre des informations verbales pendant leur sommeil et d’y répondre en contractant les muscles du visage. Et cela qu’ils soient narcoleptiques ou non.
Autre fait étonnant, cette capacité se manifeste quelque soit le stade de sommeil dans lequel se trouve le dormeur. En croisant les données observées et le ressenti des participants, les chercheurs ont également pu prédire les moments où les dormeurs étaient le plus susceptibles de répondre aux stimuli extérieurs.

Au-delà de la simple curiosité, cela prouve surtout que nous sommes bien plus actifs dans notre sommeil que l’on pensait jusqu’à présent. Plutôt que de parler de cycle veille-sommeil, il faudrait d’avantage concevoir ces états comme les deux pôles d’un spectre avec un continuum entre le sommeil et l’éveil.

En se basant sur ces résultats, la prise en charge de certains troubles du sommeil comme le somnambulisme, ou d’une manière générale de toutes les parasomnies, pourrait être amenée à évoluer.

 

Source : https://www.nature.com/articles/s41593-023-01449-7

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